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Le p’ene cara
Autrefois, il existait encore une autre variante du nengone appelée [brown]p’ene cara[/brown]. Elle était utilisée par certains clans pour tromper des clans adverses de Maré. Maurice Leenhardt (1946, p. 198) décrit le[brown] p’ene cara [/brown] comme une langue secrète :
« Un langage secret, de structure enfantine, est formé par des mots diversement inversés provenant du Nengone ou de l’Iwatenu. La grammaire demeure celle du Nengone ; tandis que le vocabulaire procède de l’Iwatenu. Et cela offre un intérêt pour l’histoire du peuple maréen : les immigrants venus de Kiam ayant abordé dans l’île à la pointe de Cara […]. »
Nengone |
Cara
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Français
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Lengelo ’a thu dai co kodaru.
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Ngelelo ’a uth adi oc dokaru.
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Viens pour manger.
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Ethewe ba leng kazo. |
Thewe ab ngel zako. |
Allons de l’autre côté . |
D’après Marie-Joseph Dubois (1984, p. 23), le[brown] p’ene cara[/brown] permettait aux[brown] si Welo[/brown], premiers occupants et groupe dominant devenu ensuite dominé, de s’exprimer sans être compris des arrivants ultérieurs.
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Quelques indications supplémentaires sur les registres
Voici quelques indications complémentaires sur des usages variables de vocabulaire selon les situations. Pour remercier une personne, les formulations les plus courantes sont[brown] Ci oreon[/brown] ‘merci’ ou [brown]Ci oreon hmaiai[/brown] ‘merci beaucoup’. Elles sont construites avec le terme [brown]ore[/brown] ‘remercier’. Le terme[brown] masi [/brown] qu’on entend parfois vient de « merci » en français.[brown] Orengo[/brown], du [brown] p’ene iwateno,[/brown] s’emploie pour remercier son interlocuteur à la fin d’un discours coutumier.
Pour dire « oui », on emploie [brown]ē[/brown], lorsqu’on discute entre personnes de même génération ou lorsque l’interlocuteur est plus jeune que soi. Mais lorsqu’on est face à une personne plus âgée ou à un dignitaire, on dit[brown] egewa[/brown].
Pour répondre négativement à une question, on dit[brown] deko. Deko[/brown] veut dire aussi ‘rien, il n’y a rien’ et c’est aussi la marque de la négation : [brown]Bo deko co k’odraru [/brown] ‘Tu ne vas pas manger’. La formulation respectueuse est [brown]t’ango ko.[/brown]
Lorsqu’une personne nous appelle, on dit[brown] wengo [/brown] pour répondre respectueusement. En réponse à un enfant ou à quelqu’un de la même génération, on dit[brown] ū[/brown].
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Autrefois, il existait encore une autre variante du nengone appelée [brown]p’ene cara[/brown]. Elle était utilisée par certains clans pour tromper des clans adverses de Maré. Maurice Leenhardt (1946, p. 198) décrit le[brown] p’ene cara [/brown] comme une langue secrète :
« Un langage secret, de structure enfantine, est formé par des mots diversement inversés provenant du Nengone ou de l’Iwatenu. La grammaire demeure celle du Nengone ; tandis que le vocabulaire procède de l’Iwatenu. Et cela offre un intérêt pour l’histoire du peuple maréen : les immigrants venus de Kiam ayant abordé dans l’île à la pointe de Cara […]. »
Nengone |
Cara
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Français
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Lengelo ’a thu dai co kodaru.
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Ngelelo ’a uth adi oc dokaru.
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Viens pour manger.
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Ethewe ba leng kazo. |
Thewe ab ngel zako. |
Allons de l’autre côté . |
D’après Marie-Joseph Dubois (1984, p. 23), le[brown] p’ene cara[/brown] permettait aux[brown] si Welo[/brown], premiers occupants et groupe dominant devenu ensuite dominé, de s’exprimer sans être compris des arrivants ultérieurs. |
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Voici quelques indications complémentaires sur des usages variables de vocabulaire selon les situations. Pour remercier une personne, les formulations les plus courantes sont[brown] Ci oreon[/brown] ‘merci’ ou [brown]Ci oreon hmaiai[/brown] ‘merci beaucoup’. Elles sont construites avec le terme [brown]ore[/brown] ‘remercier’. Le terme[brown] masi [/brown] qu’on entend parfois vient de « merci » en français.[brown] Orengo[/brown], du [brown] p’ene iwateno,[/brown] s’emploie pour remercier son interlocuteur à la fin d’un discours coutumier.
Pour dire « oui », on emploie [brown]ē[/brown], lorsqu’on discute entre personnes de même génération ou lorsque l’interlocuteur est plus jeune que soi. Mais lorsqu’on est face à une personne plus âgée ou à un dignitaire, on dit[brown] egewa[/brown].
Pour répondre négativement à une question, on dit[brown] deko. Deko[/brown] veut dire aussi ‘rien, il n’y a rien’ et c’est aussi la marque de la négation : [brown]Bo deko co k’odraru [/brown] ‘Tu ne vas pas manger’. La formulation respectueuse est [brown]t’ango ko.[/brown]
Lorsqu’une personne nous appelle, on dit[brown] wengo [/brown] pour répondre respectueusement. En réponse à un enfant ou à quelqu’un de la même génération, on dit[brown] ū[/brown]. |
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