On entend dans ces mots un « coup de glotte » (on dit aussi « occlusive glottale »). Ce son résulte d’une brusque et brève fermeture des plis vocaux dans le larynx, au niveau de la glotte. Il est noté [ʔ] dans l’alphabet phonétique international.
Le coup de glotte s’entend parfois en français, sans pour autant être un phonème, par exemple lorsque l’on souhaite insister sur l’absence de liaison avant le h « aspiré » : les haricots [le ʔariko], une hache [yn ʔaʃ].
En nengone, le coup de glotte s’entend fréquemment, mais son statut est ambivalent. Il semble qu’il ait souvent une fonction démarcative. Par exemple, on l’entend entre les affixes et les bases commençants par une voyelle auxquels ils sont affixés :
|
waam [waʔam] ‘petit’ (< wa- + ami ‘mince, maigre’) |
Mais il est parfois distinctif, comme dans les exemples suivants où nous le transcrivons avec une apostrophe :
|
wa'on ‘œufs de poisson’qui s’oppose à waon ‘papaye’ ; |
|
'ūn ‘croire’ qui s’oppose à ūn ‘fou’ ; |
|
'ete ‘demander’ qui s’oppose à ete ‘pierre’. |
Le coup de glotte n’est jamais transcrit dans l’orthographe courante et l’Académie des langues kanak ne juge pas nécessaire de le faire. Dans ces leçons d’initiation, nous le transcrivons, avec une apostrophe, lorsque qu’il est distinctif, c’est-à-dire lorsqu’il permet de différencier deux mots qui ne se distinguent que par la présence ou l’absence de ce son, comme dans les exemples ci-dessus.
Dans les autres cas, nous indiquons, entre crochets, la prononciation des mots qui comportent ce son dans les listes de vocabulaire :
|
k'ueil [khueʔil] (~kueil) ‘suffisant’ |
|