Dire bonjour, se saluer

[brown]Bozu[/brown], du français ‘bonjour’, s’emploie indifféremment pour dire « bonjour » ou « bonsoir ». C’est un emprunt au français. [brown]Bozu[/brown] est une forme de salutation contemporaine. Traditionnellement, deux personnes qui se rencontrent demandent plutôt [brown]Bo ci hue il ?[/brown] ‘Où vas-tu ?‘ ou [brown]Bua ci lenge il ?[/brown] ‘Où allez-vous ?’. Cette question n’appelle pas forcément une réponse précise. C’est davantage une manière d’engager la conversation et de signifier que l’on s’intéresse à l’autre. Remarquez l’emploi de [brown]hue [/brown] et de [brown]lenge[/brown], deux équivalents de ‘aller’, mais pour des registres de langues différents, [brown]lenge [/brown] étant plus respectueux que [brown]hue[/brown]. Nous reviendrons sur ce point plus tard.

[brown]Ha ilo ke bo/bua ?[/brown] signifie ‘Comment vas-tu ? / Comment allez-vous ?’. On emploie généralement le mot [brown]engetac [/brown] ‘force’ pour dire que l’on est en pleine forme, en bonne santé. Au lieu de[brown] Ha ilo ?[/brown], on peut dire aussi [brown]Ha nge ?[/brown], littéralement ‘c’était quoi/comment ?’, qui signifie dans ce contexte ‘quoi de neuf ?’.



 

Les pronoms personnels bo et bua

L’usage des pronoms personnels [brown]bo[/brown] et [brown]bua[/brown] dépend du statut de l’interlocuteur par rapport à celui du locuteur. On emploie [brown]bua[/brown] si l’interlocuteur est un dignitaire, une personne plus âgée ou à laquelle on doit du respect. Son emploi exprime la bonne éducation du locuteur. Si l’interlocuteur est de même rang que le locuteur, on utilisera [brown]bo[/brown]. Ainsi, l’emploi du pronom personnel [brown]bua[/brown] équivaut au vouvoiement et celui de [brown]bo[/brown] au tutoiement.



 

Pourquoi les deux personnages principaux ne portent-­ils pas un nom nengone ?

Le choix de ne pas prendre des noms en nengone pour chaque personnage n’est pas annodin. Chaque nom en nengone appartient à un clan et a son histoire. Patrice Godin (Chroniques du pays kanak, tome 1, p. 54) rappelle que « le “nom” donné par le père et les siens à la naissance renvoie à différents principes qui pour n’être pas vitaux, n’en sont pas moins socialement importants. À chaque nom correspond un tertre où construire sa maison, une terre à cultiver, un rang dans la hiérarchie du lignage, une fonction cérémonielle et une multitude de relations d’échanges ».

Dans une histoire fictive, il serait imprudent de donner de véritables patronymes en usage à Maré. Ce serait mal vu par les groupes détenteurs de ces noms.




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