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Observez l'orthographe des mots suivants et écoutez leur prononciation : |
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ramener qqn, rapporter qqch |
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retenir qqn, inviter à rester |
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attraper, accepter, recevoir |
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Comment se prononcent les consonnes suivies d'une
apostrophe ?
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Réponse |
Le nengone oppose des consonnes aspirées à des non aspirées. Dans l'orthographe standard, lorsqu'elles sont distinguées, les consonnes aspirées sont suivies d'une apostrophe <'>.
Non aspirées |
P |
T |
C |
K |
exemples : |
papan ‘grand parent’ |
wata ‘pied’ |
cawa
‘tiède’ |
kedi
‘attraper’ |
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Aspirées |
P' |
T' |
C' |
K' |
exemples : |
p'ap'an ‘insulter’ |
wat'a
‘rater’ |
c'awa
‘faim’ |
k'edi ‘soulever’ |
Sachez que dans l’usage actuel, les locuteurs notent rarement l’aspiration, voire pas du tout. L’Académie des langues kanak (ALK) propose par ailleurs de ne noter l’aspiration que lorsqu’elle est distinctive. Par exemple, si l’on ne transcrit pas l’aspiration dans le mot prononcé [chawa] qui signifie ‘faim’, alors il s’écrit <cawa>, comme le mot prononcé [cawa] qui veut dire ‘tiède’. Pour éviter toute confusion, l’ALK recommande dans ce cas de distinguer formellement les deux mots à l’écrit grâce à l’apostrophe. Ainsi, c’awa ‘faim’ s’oppose à cawa ‘tiède’. Mais le mot prononcé [phene] ‘langue’ peut s’écrire <pene> selon l’ALK, sans apostrophe malgré la réalisation de l’aspiration à l’oral, car il n’existe pas de mot prononcé [pene] avec lequel il risquerait de se confondre.
Dans ces leçons d’initiation cependant, afin de faciliter l’apprentissage de la bonne prononciation, nous noterons l’aspiration : p'ene. Dans les listes de vocabulaire, nous indiquerons la variante graphique proposée par l’ALK, entre parenthèses et précédée du symbole ~.
Par exemple :
p'ene (~pene) : langage, langue ; comportement ; imiter
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Nengone, grec ancien et orthographe du français
Bien que les deux langues ne soient absolument pas apparentées, le nengone partage avec le grec ancien l’opposition aspirée/non aspirée pour certaines consonnes. Ainsi, en grec ancien, les sons transcrits par les lettres Φ, θ et Χ, prononcées respectivement [ph], [th] et [kh] s’opposaient aux non aspirées π [p], τ [t] et Κ [k]. Il demeure une trace de cette opposition dans l’orthographe française contemporaine, dans les emprunts au grec, où, bien qu’elles soient désormais prononcées sans aspiration, les anciennes aspirées du grec ont été transcrites avec un <h> : ex. philosophie, théâtre, choral.
L’aspiration des consonnes occlusives sourdes n’est pas un phénomène rare dans les langues du monde, même si elle est absente du français. On trouve des consonnes aspirées par exemple en chinois mandarin, mais aussi, sans que cette variation ne soit distinctive, en début de mot en anglais. Ainsi, pen ‘stylo’ et car ‘voiture’ se prononcent respectivement avec un [ph] et un [kh] à l’initiale, alors qu’en français le [p] de peine et le [k] de car ne sont pas aspirés. |
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Les consonnes aspirées |
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