Essayez d’identifier le sujet dans chaque phrase en nengone comparativement au français (ci ou ha ne sont pas des pronoms, mais des particules qui apportent des informations sur la temporalité). Quelle conclusion pouvez-vous en tirer sur la fonction sujet en nengone ?
En français, sauf exception, les énoncés déclaratifs simples comportent au moins deux constituants obligatoires : le sujet et le prédicat.
Le garçon |
<s’est endormi>. |
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Il |
<s’est endormi>. |
Sujet |
Predicat |
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Sujet |
Predicat |
La séquence *S’est endormi seule est impossible.
En nengone, ce que nous percevons intuitivement comme le sujet peut être effacé :
Waicahman |
<ha thaet>. |
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<Ha thaet>. |
Sujet |
Predicat |
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Predicat |
Il n’y a pas de pronom de troisième personne dans la phrase nengone ci-dessus, alors que la traduction française comporte un il obligatoire. De même, dans Il pleut, la contrainte grammaticale du sujet obligatoire impose en français la présence d’un pronom sujet il impersonnel, alors qu’en nengone, on dira :
<[brown]Ci el[/brown]>. |
(Il) pleut. |
En revanche, il est impossible de dire : *[brown]Bone ci el.[/brown]
Retenez donc qu’en nengone, seul le prédicat est un constituant obligatoire de la phrase déclarative simple. Le sujet est facultatif. Avec les verbes qui réfèrent à un événement qui implique un ou plusieurs participants, le sujet peut être omis si sa présence n’est pas indispensable à la compréhension. Avec les verbes impersonnels (par exemple, les verbes météorologiques), il n’y a pas de sujet exprimé.
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