Comparez attentivement ces phrases. Quels sont les temps verbaux français qui correspondent aux différentes occurrences de ci, co et hna dans ces exemples ? Les notions de « passé », « présent » et « futur » permettent-elles d’expliquer ces petits mots de manière satisfaisante ? Quelles hypothèses pouvez-vous formuler au sujet de leur valeur ?
Pour mieux comprendre les valeurs associées à ces petits mots qui accompagnent souvent le prédicat, il importe de distinguer trois types de déterminations associées à la temporalité :
– Le temps, ou repérage temporel, correspond au repérage du procès auquel réfère l’énoncé par rapport au moment de l’énonciation (le moment où l’énoncé est prononcé). On distingue classiquement trois valeurs : le présent, quand le procès est concommitant avec le moment de l’énonciation ; le passé, quand le procès est antérieur au moment de l’énonciation ; le futur, quand le procès est postérieur au moment de l’énonciation.
– L’aspect, ou temporalité interne, renseigne plus précisément sur la phase du procès qui est envisagée : l’état initial qui précède le procès, le début du procès, son déroulement, sa fin, le nouvel état qui en résulte, etc.
– La modalité correspond à l’appréciation de l’énonciateur vis-à-vis du contenu de l’énoncé qu’il prononce, en particulier selon qu’il le considère plus ou moins vrai, ou plus ou moins souhaitable.
En nengone, les indications de temps (repérage du procès par rapport au moment de l’énonciation) sont données par des circonstants (exemple : k’enerek’en hoxedridr ‘l’année dernière’). Généralement, lorsqu’aucune indication temporelle explicite n’est donnée, c’est implicitement le moment de l’énonciation qui sert de repère. |