La coutume d’arrivée

Lorsque l’on arrive dans un lieu nouveau, il est d’usage dans la culture kanak de dire un petit discours accompagné d’un présent. On dira « faire la coutume » en français local. À Maré, ce geste associe deux paroles, le [brown]p’arowo[/brown] et le [brown]shudru waruma[/brown]. Le[brown] p’arowo[/brown], littéralement ‘visage’, signifie que l’on se présente humblement devant ses hôtes, avec son identité, son origine, ses liens claniques. Tant qu’elle reste dans l’espace de son clan, toute personne est sous la protection de ses ancêtres. Mais sortir de chez soi pour aller ailleurs rend vulnérable. Le [brown]p’arowo[/brown] est une intercession pour demander la protection des gens qui vous accueillent dans ce nouveau lieu. [brown]Shudru [/brown] vient de [brown]shudrul [/brown] qui veut dire ‘donner quelque chose en contre partie’, ‘faire un contre-don’. Et le mot [brown]waruma [/brown] veut dire ‘être sauvé’, ‘avoir la vie sauve’. Le[brown] shudru waruma[/brown] exprime la gratitude du nouvel arrivant pour le bon déroulement du voyage. Ce geste s’accompagne d’un bout de manou avec quelques pièces.

Voici un extrait à ce sujet de Marie-Joseph Dubois (1984, p. 245) :

« [brown](Co) ishudru waruma[/brown] est « payer la vie sauve ». C’est donner un présent au chef qui reçoit des naufragés, des nouveaux venus, forcément en position de faiblesse […]. C’est le présent de politesse, petit ou grand, que donne l’arrivant à celui qui reçoit. Avant la christianisation, ce présent n’était pas une plaisanterie. »




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