Dans son ouvrage dédié aux universaux du langage humain, Comrie (1989) fonde sa définition des relatives sur la notion d’extension. L’extension d’une expression renvoie à toutes les occurrences particulières à laquelle réfère cette expression. Par exemple, dans « L’homme est mortel », la séquence « l’homme » réfère potentiellement à tous les humains. En revanche, dans « L’homme qui entra dans le hall portait un chapeau », il est question cette fois d’un individu particulier. Selon Comrie, une relative implique nécessairement une tête (l’antécédent des grammaires classiques) et une proposition. Cette proposition, la relative, vient restreindre l’extension de la classe à laquelle réfère la tête. Ainsi, dans « l’homme qui entra dans le hall », la séquence « qui entra dans le hall » suffit à réduire l’extension de la classe « homme » à un individu particulier.
En nengone comme en français, les relatives sont subordonnées et postposées à leur tête. Dans les deux langues, toutes les fonctions actancielles et circonstancielles sont accessibles à la relativisation (nous n’avons vu dans cette leçon qu’une partie des constructions possibles en nengone). Ce qui distingue en revanche les deux langues, c’est que le français utilise des outils relatifs (qui, que, dont, où, auquel, etc.) alors qu’il n’y a pas d’outils relatifs qui introduisent la relative nengone.
Français
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le
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chien |
que |
je |
regarde
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Nengone
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ore
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pailai |
Ø |
inu |
ci ule
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Français
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le
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chien |
qui |
court |
Nengone
|
ore
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pailai |
Ø |
ci nyanyad
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On observe cependant en nengone des procédés anaphoriques entre la relative et l’antécédent lorsque celui-ci correspond à l’objet du verbe de la relative (ex. emploi obligatoire de la forme déterminée du verbe), ou à un lieu (ex. emploi de l’anaphorique [brown]il[/brown] dans la relative).