Comme le rappelle Michel Launey (2013), l’absence de marque explicite d’opposition entre l’inclusif et l’exclusif en français ne signifie pas pour autant que cette distinction n’existe pas sémantiquement y compris dans cette langue. Par exemple, l’interprétation du « nous » est exclusive dans Nous te faisons confiance ou Rejoins-nous demain. Inversement, elle est inclusive dans Préparons-nous.
L’opposition entre, d’une part, le duel et le pluriel et, d’autre part, l’inclusif et l’exclusif, existe dans toutes les langues océaniennes. On la retrouve même en bislama, créole à base d’anglais parlé au Vanuatu. Dans cette langue, le découpage morphologique révèle un tu (angl. two ’deux’) dans les formes duelles et un yu (angl. you ’tu/toi’) dans les formes inclusives :
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[rouge]inclusif[/rouge]
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exclusif
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[bleu ciel]duel[/bleu ciel]
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yumitu ‘toi et moi’
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mitufala ‘lui/elle et moi (mais pas toi)’
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de l’anglais :
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[rouge]you[/rouge] + me + [bleu ciel]two[/bleu ciel]
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me + [bleu ciel]two[/bleu ciel] + fellow
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pluriel
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yumi ‘vous et moi’
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mifala ‘eux/elles et moi (mais pas toi, pas vous)’
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de l’anglais :
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[rouge]you[/rouge] + me
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me + fellow
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